Harley-Davidson Street Rod 2017: l’urbaine musclée dévoilée à Montréal

Harley-Davidson.
La simple mention de ce nom évoque les côtes de la Californie, les routes sinueuses des Appalaches et les déserts du Nevada. Vous imaginez peut-être même Peter Fonda et Dennis Hopper chevauchant leurs choppers pendant que Born To Be Wild joue en arrière-plan. C’est une image que la marque a pris bien soin de cultiver depuis des années; celle du rebelle sans cause, libre comme l’air.

Pendant plusieurs décennies, plus d’un acheteur s’est laissé séduire par ce que représentait Harley-Davidson; même si leurs motos n’étaient mécaniquement pas compétitives avec les offres japonaises (au chapitre de la fiabilité, du moins…), la marque américaine a régulièrement battu ses rivales en termes de vente. Encore aujourd’hui, H-D vend plus de grosses motos touring que n’importe qui dans le monde.

L’ennui, c’est que la clientèle qui se voyait dans l’image ci-dessus vieillit; la jeunesse d’aujourd’hui n’a pas entendu parler d’Easy Rider et n’écoute du Steppenwolf qu’ironiquement.

Pour courtiser cette nouvelle génération, Harley a récemment mis en marché le Street. Cette moto intermédiaire vient en deux versions, une 500 et une 750cc. Les deux sont équipées d’un moteur moderne refroidi par liquide, construites sur un châssis unique et prennent place sous le vieillissant Sportster en terme de prix (la Street 500 débute à 7 999$, la 750 à 8,999$).

Au cours des prochaines années, H-D veut amener un peu de sang neuf dans son giron; pour se faire, la marque veut lancer pas moins de 50 modèles. On a pu découvrir le nouveau Road King Special au Salon de la Moto de Montréal, et c’est maintenant le tour à une autre nouveauté de faire son apparition dans la métropole québécoise.

H-D n’as pas choisi cette ville par hasard; le marché québécois est le plus grand au Canada pour la marque, et il prend de l’expansion chaque année.

C’est donc à une soirée branchée remplie de jeunes influenceurs des médias sociaux que Harley-Davidson a choisi de présenter son nouveau modèle, le Street Rod 2017.

Premièrement, clarifions la nomenclature: le nom a déjà été utilisé il y a quelques années; à l’époque, il s’agissait d’une variante musclée de la V-Rod. Maintenant, on a affaire à une édition spéciale à tirage limité de la Street 750.

La nouvelle venue est plus axée sur la maniabilité et la conduite sportive. On l’a optimisée pour enfiler les virages rapidement et pour faire tourner les têtes par la même occasion.

Sa fourche est plus rapprochée du châssis (27 degrés d’angle, contre les 32 degrés du 750 ordinaire), aidant aux changements de direction rapides. Côté suspension, des amortisseurs à réservoir externe sont présents à l’arrière; avec 31% plus de débattement, ce nouvel ajout aidera le nouveau pont arrière -plus large, pour accommoder ladite suspension- à garder les pneus collés à la route.

Une roue avant de 17 pouces fait aussi partie de la liste d’amélioration. De même diamètre que sa jumelle à l’arrière, elle est ceinturée d’un pneu Michelin Scorcher 21. Parlant de pneu, c’est un caoutchouc de 160mm qui transmet la puissance à la route.

Cette puissance, c’est un bicylindre en V (un V-Twin, en langage Harley!) qui la génère. Grâce à une nouvelle tête -huit valves, arbre à cames en tête-, ce moulin révolutionne jusqu’à 9 000 tours/minute.

C’est 1 000 de plus que le 750. Le taux de compression est aussi en hausse, passant de 11.0:1 à 12.0:1. Ajoutons à cela un arbre à cames plus agressif, un échappement moins restrictif, un papillon des gaz double (dual throttle body) de 42 mm ainsi qu’une boite à air laissant entrer plus d’air et la puissance augmente dramatiquement: selon les spécifications officielles, on parle de 18% plus de chevaux et 8% plus de couple que la version de base du 750.

Pour arrêter toute cette cavalerie, un étrier double ainsi qu’un disque de 300 millimètres est présent à l’avant, et l’ABS vient de série.

Puisqu’un Harley-Davidson doit être immédiatement reconnaissable comme tel, le nouveau Street Rod n’offre pas que des améliorations mécaniques: la fourche est peinte en noir, tout comme le moteur, l’échappement et les roues. La selle est remontée (étant maintenant à 765 mm du sol) non seulement pour donner un style plus agressif, mais elle permet aussi au pilote d’être assis plus bas sur la moto. Des repose-pieds repoussés vers l’arrière donnent aussi une position de conduite plus rabaissée.

Que vous soyez l’un des jeunes branchés pour qui Harley-Davidson a créé ce modèle ou non, le Street Rod est diablement tentant. À un prix de base de 10 300$ (pour la version peinte en noire; si vous voulez l’une des deux autres couleurs disponibles -denim noir ou olive, on parle de 10 749$), il est aussi plus qu’abordable.

Si vous en voulez une, vous devrez cependant agir très vite: il n’y aura que 150 unités vendues à travers le Canada.

Harley-Davidson est en train de changer: si l’image du motard en froc de cuir roulant cheveux et barbe au vent a été suffisamment forte pour vendre des motos pendant près de 50 ans, il faut maintenant que la marque de Milwaukee capitalise non seulement sur sa réputation, mais aussi sur des produits modernes qui feront rêver la nouvelle génération.

Avec la Street Rod, il y a de fortes chances que plus d’un jeune n’ayant jamais considéré faire l’achat d’une moto ait un coup de foudre en voyant la petite sportive passer en trombe devant lui… Et qui sait? Peut-être qu’une fois lancé dans des recherches sur internet, il trouvera une copie piratée d’Easy Rider