Le Québec et l’automobile: une belle histoire d’amour

Lorsqu’on parle de l’industrie automobile nord-américaine, force est de reconnaitre que les États-Unis ont la part du lion. Mais saviez-vous que le Canada est loin d’être laissé pour compte, et que notre beau Québec a une longue histoire dans le développement et la fabrication d’automobiles? À l’occasion de la fête nationale, voici un rapide survol de l’industrie automobile québécoise, passée et présente.

Premièrement, si vous pensiez que la Benz Patent-Motorwagen était la toute première voiture à avoir été construite, vous aviez tort! En 1867, dans la petite ville de Stanstead, Henry Seth Taylor prend le volant de sa « Voiture sans chevaux », une curieuse invention utilisant la vapeur pour se mouvoir. Le timing n’était malheureusement pas propice à une telle création, et la voiture sombra dans l’oubli.

Il est vrai que l’Ontario est plutôt populaire chez les manufacturiers automobiles -en raison notamment de sa proximité avec les frontières américaines et la ville de Détroit-, mais le Québec a déjà eu sa part d’usines d’assemblages: dans les années 60, St-Bruno était terre d’accueil pour un manufacturier avec un riche historique francophone: Renault.

La « luxueuse » Renault 16 fût assemblée chez nous jusqu’en 1974; cette année-là, une grève éclata et l’usine ne rouvrit jamais ses portes. Anecdote intéressante: Renault a gardé l’usine jusqu’au début des années 80, et il est même possible qu’ils aient utilisé les lignes d’assemblage pour produire quelques panneaux de carrosserie pour les R5 vendues en Amérique.

Par la suite, c’est le constructeur Hyundai qui s’établit au Québec: de 1986 à 1994, la Sonata était bâtie dans une usine de Bromont. L’histoire de cette usine n’en est pas une très heureuse: bien qu’elle ait employé jusqu’à 800 personnes, l’usine n’a jamais fonctionné à plus de 20% de sa capacité totale. Au final, Hyundai choisira de construire son autre petite voiture, l’Elantra, en Corée; cette décision signa l’arrêt de mort de la chaine d’assemblage de Bromont, ruinant toute chance d’expansion.

Finalement, c’est à Boisbriand que la plus récente usine automobile a fermé: le 29 aout 2002, la dernière Chevrolet Camaro (et sa consoeur la Pontiac Firebird) de quatrième génération sort de la chaîne de montage. La production est déplacée vers Oshawa, en Ontario… et ça n’aura été que temporaire; en 2012, Oshawa perd aussi le contrat de la Camaro au profit des États-Unis.


Aujourd’hui, il n’y a plus de voiture de production construite au Québec, mais cela ne veut pas dire que l’industrie automobile québécoise est morte: des entrepreneurs aux fabricants de pièces en passant par les ingénieurs, la fibre de l’auto est loin d’être en péril chez nous !