Quand on pense à acquérir une berline compacte de luxe, c’est dans un concessionnaire BMW, Audi ou Mercedes-Benz qu’on débute généralement les recherches. Certains vont se tourner vers des marques comme Lexus ou Acura pour un peu de singularité (on s’entend que des Série 3, y’en a partout).
Mais les chiffres démontrent que rares sont les acheteurs qui optent pour Infiniti, la marque de luxe de Nissan. Est-ce à cause de l’image ? La valeur ? Les performances? Je me suis penché sur la question en essayant la petite berline sportive du constructeur nippon, la Q50 2020, une berline qui fait bonne figure, mais qui a de la difficulté à cacher ses rides dans le segment.
Un habitacle qui a besoin d’être renippé
Le premier signe de vieillesse de la Q50 c’est son habitacle. Celui-ci est loin d’être déplaisant à l’oeil, mais les matériaux utilisés pourraient être rafraichis pour faire concurrence aux Allemands, notamment. Le tableau de bord est dominé par un écran double qui pourrait être consolidé en un seul ; l’écran supérieur diffuse les informations du GPS de manière plus ou moins claire de par son orientation. Dans le bas, c’est le système InTouch qui fait le restant des tâches, de manière plus claire et intuitive.
Les sièges, eux, déploient un maximum de confort pour les occupants, rien à redire sur le support non plus, qui offre un bon compromis pour la conduite sportive tout comme les longs trajets.
Par contre, à l’arrière c’est plus restreint pour les passagers, et le volume de chargement du coffre est dans la partie inférieure de ce qui est offert dans le segment.
Amplement de puissance
L’Infiniti Q50 reçoit un seul choix de motorisation, avec deux niveaux de puissance. Les modèles Pure, Signature et Sport sont animés par le V6 biturbo de 3,0 litres qui développe 300 chevaux et 295 lb-pi de couple. Les modèles Red Sport I-Line, eux, portent sous leurs capots une itération plus puissante du même moteur, qui développe 400 chevaux et 350 lb-pi de couple. Pour la grosseur de la Q50, c’est amplement de cavalerie dans un cas comme dans l’autre.
Au volant, hormis une petite hésitation à la pression de l’accélérateur, la boite automatique à sept rapports gère la puissance avec brio. Les passages entre les rapports se font rapidement et on n’a jamais l’impression que la boite est « perdue » entre deux vitesses.
Lancez la Q50 dans une courbe et vous serez généreusement récompensés. Même si toutes ses variantes sont munies de la traction intégrale de série, la Q50 est construite sur une plateforme à propulsion. La dynamique de conduite est plus agréable que certaines rivales qui sont assises sur les plateformes à roues motrices avant (à qui on a greffé une traction intégrale).
Rigidité du châssis, suspension qui s’adapte aisément aux conditions, la dynamique de conduite est complète et le facteur « fun » y est. Par contre, la Q50 est munie d’une direction électronique qui ne fournit pas de feedback, le seul bémol sur le plan de la conduite qui doit être souligné.
La version essayée, un modèle Signature ProAssist, était munie d’une série d’aides à la conduite de série, certains très utiles d’autres moins.
Si on la compare avec les berlines allemandes de son segment, la Q50 offre une proposition de valeur intéressante, si on est prêt à sacrifier l’image et de la modernité. Mais avec Acura et sa nouvelle TLX, la Genesis G70 et la nouvelle Lexus IS, qui jouent toutes dans les mêmes plates-bandes, une bonne dose de nouveau ne ferait pas de mal à la Q50.
Même si la sauce manque d’épices, comme des matériaux plus nobles dans l’habitacle, la Q50 use de bons ingrédients de base. Amplement de puissance, une traction intégrale qui favorise la propulsion, un look chic… Personellement, c’est pas mal ce que je recherche dans une berline sportive.